Coordination : Mathieu Kleyebe Abonnenc et Arnaud Vasseux.
Ce DNSEP option Art vise à appréhender, par une approche critique, une initiation à la recherche, théorique et artistique notamment orientée par la notion de spatialité. Né d’un parcours questionnant à l’origine les pratiques de l’exposition (présentation par l’artiste de son travail, commissariat, notion d’exposition par des attitudes et des paradigmes : mise en scène de l’artiste, temporalité de l’œuvre et archivage) et sans renier ces approches, les enseignements désignent désormais un spectre à la fois plus ouvert et plus précis. Le programme permet de développer une réflexion et des expériences en considérant les différentes spatialités contemporaines qui s’épanouissent dans notre vie quotidienne et dans une variété de pratiques artistiques intégrant l’apport des études postcoloniales et féministes.
Une approche transversale
De ce contexte en évolution permanente, quelles sont les possibilités offertes de transformer nos pratiques artistiques, d’agir sur elles et de produire de nouvelles adresses ? Qu’est-ce qui se joue désormais dans l’espace produit par l’œuvre lorsqu’elle s’inquiète de la place qu’elle nous « fait » ? Des arts plastiques à d’autres pratiques comme la danse, le théâtre, le cinéma, les arts sonores, l’architecture, le design et le design graphique, interroger la spatialité n’est le privilège ni des arts en trois dimensions ni de l’art tout court.
Préférer une approche transversale permet ici d’enrichir la notion, de l’ouvrir et de la relier à nombre de nos actions quotidiennes, c’est-à-dire à l’espace de la vie. À l’appui également des sciences humaines (anthropologie, philosophie, géographie, sociologie), il s’agit de prendre la mesure de ce qui nous demeure opaque, de ce que nous ignorons trop souvent.
Le DNSEP option art est constitué de séminaires, de workshops, d’expositions et de différents moments de rencontres et de partages avec des intervenant·es extérieur·es (artistes, commissaires, chorégraphes, musicien·nes, philosophes, géographes, anthropologues, designers, etc.).
Partenaires :
Frac PACA
FRAC Occitanie Montpellier
ICI _ Centre chorégraphique national de Montpellier
MUCEM (Marseille)
Carré d’Art – musée d’art contemporain de Nîmes
Théâtre Bernadette Lafont, Nîmes
Arnaud Vasseux : Artiste, sculpteur, il a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. Sa pratique de la sculpture donne une place déterminante au choix et à la manipulation des matériaux dans l’élaboration du sens. Dans ses œuvres, il considère l’écart entre ce qui advient et les intentions en amont comme l’un des enjeux de la réflexion artistique. La confrontation à l’espace physique, l’exploration des lieux où il intervient l’ont conduit depuis une dizaine d’années à réaliser une série d’œuvres éphémères (Les Cassables) construites à même le lieu, faisant de l’exposition un lieu 132
d’expériences, d’hypothèses et de récit. Il rend visible l’espace négatif et les contre-formes par une approche décalée des techniques du moulage et de l’empreinte. Intéressé par les transitions et par le mouvement au sein des choses, il utilise de préférence des matériaux qui changent d’états dont il explore les possibilités plastiques, la fonction et l’histoire, ainsi que les propriétés physiques. Dans le cours autant que dans les projets, il souhaite encourager l’expérimentation et la confrontation à des contextes multiples à l’intérieur comme en dehors de l’école, par la conception et la réalisation d’expositions. Il enseigne la sculpture comme une pratique poreuse aux autres disciplines et propose dès le premier cycle des ateliers transversaux.
www.documentsdartistes.org /vasseux
Mathieu Kleyebe Abonnenc : né en 1977 et originaire de la Guyane Française, Mathieu Kleyebe Abonnenc vit et travaille à Sète. A travers une démarche multiforme qui comprend les activités d’artiste, de chercheur, de commissaire d’exposition et de programmateur de films, Mathieu Kleyebe Abonnenc s’attache à explorer les zones négligées par l’histoire coloniale et post-coloniale. L’absence, la hantise et la représentation de la violence sont autant de thèmes abordés dans le travail de l’artiste qui procède par extraction et excavation et œuvre à la réinscription, dans l’histoire collective, de personnalités et de matériaux culturels passés sous silence. Engageant souvent la collaboration d’acteurs issus de divers champs disciplinaires et incorporant la production de dessins, de films, de diaporamas et de dispositifs discursifs, la pratique de Mathieu Kleyebe Abonnenc se définit plus particulièrement en fonction d’une interrogation, d’un tissage d’affiliations et d’une réflexion sur le rôle des images dans la formation des identités.
Ses expositions personnelles récentes incluent Dans ce lieu de déséquilibre occulte, présentée au Credac, Ivry (2023), Maintenir la distance, présentée par Guyane Art Factory, Cayenne, Mefloquine Dreams, présentée au MMK de Francfort, (2016) ; Chimen Chyen, présentée à la galerie Marcelle Alix, Paris (2015) ; Songs For a Mad King, présentée a la Kunsthalle de Bâle (2013) ; Orphelins de Fanon présentée à La Ferme du Buisson (2011-2012) ; Foreword to Guns for Banta, Gasworks, Londres, (2011). Expositions collectives récentes: Hétéronomonde, Miami; Stories of Almost Everyone, Hammer Museum, Los Angeles; (2018) Jiwa, Biennale de Jakarta, The Conundrum of Imagination, Leopold Museum, Vienna, Los Multinaturalistas, MAMM Medellin, (2017) All the World’s Futures, Pavillon international de la 56e Biennale de Venise , (2015) ; Leiris&Co, Centre Pompidou-Metz, (2015) ; 8e Biennale de Berlin, (2014) ; ¿Tierra de Nadie ?, Centro Cultural Montehermoso (2011) ; Manifesta 8, Murcia (2010).
Pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis en 2016-2017, il est représenté par la galerie Marcelle Alix, Paris.