Mai 2021
Avec Emmanuelle Huynh, la danse, au croisement de plusieurs disciplines, entre en relation avec la littérature, la musique, la lumière, l’architecture, l’art floral Japonais (Ikebana). Formée à la philosophie en parallèle de la danse, elle collabore avec des chorégraphes tels que Nathalie Collantes, Hervé Robbe, Odile Duboc, Catherine Contour, le Quatuor Knust… En 1994, la bourse de la Villa Medicis Hors les Murs la mène au Vietnam. À son retour, elle crée le solo Mùa avec l’éclairagiste Yves Godin et le compositeur Kaspar Toeplitz et déplace la danse vers la performance. S’ensuivent des projets tels que A vida enorme (2002), le vol de l’âme (2009), Tôzai! (2014), Formation (2017, textes de P. Guyotat et dispositif N. Floc’h). Entre 2004 et 2012, elle dirige le Centre National de Danse Contemporaine (CNDC) à Angers et crée notamment un nouveau cursus «Essais» et une rencontre internationale d’écoles de danse et d’art.
À New York, invitée par l’ambassade de France en 2014, elle initie A taxi driver, an architect and the high line avec l’artiste Jocelyn Cottencin, un portrait de la ville fait de films-installations et performance. Expérience qu’elle renouvellera avec Saint-Nazaire en 2019 avec Nous venons de trop loin pour oublier qui nous sommes puis à Sao Paulo au Brésil en 2020. En résidence au théâtre de Nîmes de 2018 à 2021, elle a conçu un solo intitulé «Nuée » dont elle est l’interprète en lien avec ses origines vietnamiennes et l’émigration de son père en France.
Sa pratique développe une conscience de la spatialité à la fois sur scène et hors de la scène dans plusieurs villes (New-York, Saint Nazaire, Sao Paulo, Huston (Texas) ainsi que l’exploration de sa propre histoire et de ses origines.
Le corps et la danse produisent un regard et un accès singuliers à la ville, l’architecture, au paysage, à la nature. À partir d’extraits de ses films-portraits de villes, Emmanuelle Huynh partage sa conviction que les espaces nous forment tout autant que nous les formons.