On skin / Krijn de Koning / Nîmes, janvier 2022 
On skin / Krijn de Koning / Nîmes, janvier 2022 
On skin / Krijn de Koning / Nîmes, janvier 2022
Krijn de Koning travaille sur place. Il s’inscrit dans une lignée, bien établie, d’artistes qui portent un intérêt particulier à l’architecture : elle est un préalable à toute création. L’oeuvre de Krijn de Koning joue et provoque un véritable corps à corps avec le lieu d’exposition : elle le défie. La couleur vive y joue un rôle principal. Son travail a un autre versant. L’artiste récolte sur son chemin, avec son appareil photo, des objets architecturaux abandonnés et autres sculptures trouvées. Le projet ici réalisé semble synthétiser ces deux démarches : le travail in situ et la légèreté de l’objet trouvé instantanément ; à moins que l’objet convoité ne soit pas trouvé…
À fleur de peau
L’œuvre conçue pour la Chapelle des Jésuites à Nîmes comporte une part de hasard. D’après l’artiste, c’est une véritable nécessité en art que de maintenir cet espace de liberté que représente l’imprévu. L’idée était d’occuper l’espace de la chapelle avec une mini-architecture construite avec
les matériaux que lui proposait l’esban. Le concept était bien là mais tout restait à faire : concevoir ses proportions, définir la couleur et surtout construire cet abri. Selon Krijn de Koning, l’architecture intérieure de la chapelle porte une sorte d’ambiguïté sur ses murs, ornés de détails ornementaux habituellement caractéristiques de façades extérieures. Ainsi a-t-il voulu que la pièce dialogue avec la surface des murs de la chapelle et a–t-il tenté de définir leurs qualités spatiales. L’artiste dit s’intéresser à la peau de l’architecture ; une peau contre une autre.
La chapelle rappelle également à Krijn de Koning un voyage à Petra, une cité nabatéenne en Jordanie. Un lieu magique où des grottes creusées dans la roche rouge et ocre sont affublées de nobles façades d’inspiration hellénique sculptées dans la roche : une architecture improbable faite de contrastes saisissants. On retrouve avec cette oeuvre un aspect primordial pour l’artiste, la perception : accentuer notre expérience phénoménologique, provoquer des réflexions et aiguiser notre sensibilité afin de bousculer nos certitudes et nous permettre de voir les lieux autrement.
Krijn de Koning, né en 1963, vit et travaille à Amsterdam.
Coordination : Dror Endeweld
Cette exposition a été produite par l’ésban, dans le cadre d’un workshop mené par Krijn de Koning avec les étudiant·e·s de l’ésban : Kamardin Ali, Jonas Soriano, Quentin Blanchard, Folco Cayol, Manon Bevilacqua, Noémie Cartailler-Combe, Lorna Brun. Elle a été réalisée en collaboration avec Javier Alonso, technicien d’atelier – ésban.