Pour son projet Deflecting Matisse, Mar García Albert, est accueillie en résidence pédagogique à l’ésban. Elle y préparera, en lien avec des étudian·tes, l’exposition qui sera inaugurée au CACN le 16 mai 2025.
A cette occasion, l’ésban et le CACN vous invitent à une rencontre avec l’artiste lundi 27 janvier à 18h, à l’ésban.
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L’exposition
Ce projet s’inscrit dans une double logique d’écologie et d’autodéfinition féministe. D’une part, l’utilisation de matériaux recyclés ou détournés, comme le PET, reflète une volonté de signaler l’urgence environnementale tout en revalorisant des matériaux souvent négligés. D’autre part, l’œuvre dialogue avec les pratiques de figures féministes comme Faith Ringgold et Lee Lozano, qui ont critiqué l’histoire de l’art patriarcale et élargi les récits autour de la création artistique. En revendiquant une filiation avec ces artistes, Mar García Albert élabore une posture où la création se nourrit d’un héritage féministe et d’une réflexion collective. Le titre proposé, Deflecting Matisse, évoque non seulement un détournement de l’œuvre originale, mais aussi une « déflation » symbolique, relativisant la centralité de Matisse pour inclure d’autres perspectives, notamment celles d’artistes marginalisé.e.s par les structures de pouvoir historiques.
L’exposition de Mar García Albert au CACN s’inspire de L’Atelier rouge de Matisse (1911), une œuvre où l’artiste représentait sept de ses toiles emblématiques. Mar García Albert revisite cette démarche en réinterprétant ces œuvres, mais en remplaçant les supports traditionnels par des toiles plastifiées protégées par du PET, un matériau industriel associé à l’obsolescence programmée. Ce choix subvertit les normes muséales de conservation et soulève des questions écologiques en intégrant le plastique, à la fois comme surface artistique et comme symbole d’une problématique environnementale urgente. En jouant sur la durabilité incertaine des œuvres et en utilisant des matériaux qui indexent leur propre statut de marchandise, Mar García Albert met en tension la responsabilité écologique et l’éthique de la conservation dans l’art contemporain. L’exposition investit également l’espace du CACN avec des interventions architecturales et des pigments au sol, prolongeant la logique expansive du rouge vénitien de Matisse.
Une résidence pédagogique en deux temps
Une première session de la résidence se déroulera au sein des ateliers de l’Ecole supérieure des beaux-arts Nîmes (28 janvier – 1er février 2025). Mar García Albert invitera les étudiant·es participant·es à s’intéresser aux références historiques du projet et à mener un travail plastique propre. Un deuxième temps d’expérimentation aura lieu au sein du CACN en lien avec la préparation de l’exposition de l’artiste. Ce temps est envisagé comme un processus vivant de création in situ, ouvert à la participation des jeunes plasticien·nes dans un espace de partage de l’exposition et des expérimentations faites lors de la résidence.
Mar García Albert, Valencia (1980) est une artiste visuelle basée à Paris depuis 2013. Ses études préalables dans le champ de l’économie font qu’elle s’intéresse à la pratique picturale comme un espace pour déjouer le mécanisme d’attribution de valeur de l’œuvre d’art dans un contexte de libre marché. Ceci l’amène parfois à cibler davantage des aspects liés aux processus de création dans l’atelier -zone de travail rarement visible pour le spectateur ou la spectatrice finale -, ou considérer des sujets mineurs et banals (presque illégitimes) issus d’expériences vitales et quotidiennes.
(source : CNAP)
Rencontre avec Mar García Albert > lundi 27 janvier à 18h, ésban, salle de Conférence. Ouvert à toustes.
Résidence pédagogique à l’ésban
> du 28 janvier au 1er février 2025 à l’esban
> une seconde période en avril-mai 2025
Exposition au CACN > du 16 mai au 19 juillet 2025