Se souvenir du bruit qu’a fait le lustre en tombant
Carré d’Art – Jean Bousquet
Galerie Norman Foster
Du 11 avril au 19 mai
Vernissage mercredi 10 avril à 18 h
L’École supérieure des beaux-arts de Nîmes présente une exposition d’Isabelle Rodriguez au Carré d’Art / galerie Norman Foster. Cette jeune artiste, diplômée de l’École en 2017, construit des récits à partir de documents d’archives – photographies, coupures de presse… – et de textes qu’elle écrit, à la recherche de personnages oubliés de l’histoire. Pour son exposition « Se souvenir du bruit qu’a fait le lustre en tombant », elle convoque des éléments de mémoire du Grand Théâtre de Nîmes, celui-là même qui fut détruit par un incendie et sur l’emprise duquel est bâti le Carré d’Art
C’est une histoire que tout le monde connaît ici, celle de l’incendie qui a détruit le Grand Théâtre de Nîmes. Plus tard, dans les témoignages recueillis suite à l’événement, on parle d’un emplacement maudit, mais de toute façon, après des disparitions si brutales, il en est toujours pour inventer des légendes. Le Carré d’Art a pris l’emprise au sol du théâtre brûlé, ce haut lieu de l’opéra.
Dans cette exposition, il ne s’agit pas de retracer l’histoire du site, mais plutôt de convoquer des éléments de mémoire, pour permettre aux récits d’émerger, aux fictions de se déployer, à travers et avec les images : Isabelle Rodriguez travaille à partir de collections d’images et de documents ( photographies anciennes et d’aujourd’hui, cartes postales, gravures, quelques plaques de verres, partitions, coupures de presse etc. ) regroupées en des ensembles thématiques, tandis que les textes qu’elle écrit viennent faire le lien entre chaque constellation.
Après un parcours universitaire, Isabelle Rodriguez a obtenu un Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique en 2017 à l’École supérieure des beaux-arts de Nîmes. Elle construit des récits, présentant des archives — photographies, films, actes d’états civils ou judiciaires — et racontant ses expéditions à travers l’Europe à la recherche des personnages oubliés de l’Histoire. Elle a choisi d’explorer plus en avant son rapport à l’écriture en intégrant le Master de Création Littéraire du Havre, cohabilité par l’Université et l’ESADHaR. Aujourd’hui et dans ce cadre, elle travaille à l’écriture d’un roman qui raconte, entre autre, comment un orphelinat a été entièrement décimé par la grippe espagnole.
Ce projet est coordonné par Arnaud Vasseux, artiste et enseignant, dans le cadre de l’Atelier Recherche Création « Pratiques de l’exposition ». Cette exposition s’inscrit également dans la programmation d’Hôtel Rivet, centre d’art d’application de l’École supérieure des beaux-arts de Nîmes, qui développe des projets d’exposition à partir des programmes d’enseignement et de recherche, dans ses propres espaces ou hors-les-murs.
Le projet bénéficie de prêts du Musée du Vieux Nîmes et de la collaboration des Archives municipales, des Archives départementales du Gard et du Centre de documentation de Carré d’Art.